Trous de nuit, insomnies, éveils trop matinaux ou difficultés à s’endormir, le sommeil est souvent mis à mal au cours de nos vies. Les origines de
ces troubles sont multiples et il existe de nombreuses solutions naturelles pour s’aider à les dépasser.
Ce qui est compliqué avec le sommeil, c’est qu’il est différent chez chacun. De plus, il n’est pas le même tout au long de la vie, ni en qualité ni en quantité. Bien sûr, il existe de grands principes telles les trois phases sommeil léger, sommeil profond, sommeil paradoxal, ou encore les chronotypes – du matin ou du soir – qui sont communs à tous. Nous n’avons pas les mêmes besoins, que l’on soit homme ou femme, enfant ou sénior. Mais lorsque la difficulté à dormir nous saisit, les raisons sont multiples, et de ce fait, les solutions sont également variées. C’est donc un parcours à découvrir en s’observant et en catégorisant les origines comme les issues. Le mauvais sommeil ou l’insomnie ont souvent des causes à la fois physiques et psychologiques, mais aussi tout simplement pratiques, car par ignorance nous prenons de mauvaises habitudes. Heureusement, il est possible de se réconcilier avec Morphée et de redécouvrir le plaisir de dormir. Car tout le monde l’a bien observé, mal dormir est source de bien des soucis dans les journées qui suivent, voire au quotidien lorsque cela est devenu chronique et pathologique à long terme.
Les principales causes de l’insomnie
En dehors des maladies qui peuvent causer des troubles du sommeil, de prime abord on associe l’insomnie à des ruminations psychologiques, à du stress, de l’anxiété, des soucis qui nous maintiennent éveillés. Bien sûr, qui n’a pas eu d’insomnie suite à une mauvaise nouvelle ou la veille d’une journée importante pour laquelle justement nous aurions besoin d’avoir bien dormi ? Si nous n’allons pas bien, si nous sommes angoissés, que cela soit dû à des raisons ponctuelles ou plus profondes, notre sommeil en sera impacté. Il existe ensuite des raisons hormonales. «
Peu avant le réveil, le corps libère une vague d’hormones, dont l’hormone du stress, le cortisol, qui prépare pour la journée. Mais le réveil déclenche aussi la libération d’une substance chimique dans le cerveau appelée adénosine », explique le D
r Michael Mosley, auteur de la méthode
Retrouvez un sommeil profond en 4 semaines, véritable best-seller. Or c’est l’accumulation d’adénosine au cours de la journée qui donnera envie de dormir le soir. Celle-ci peut se dérégler, notamment si l’on prend trop d’excitants, ou si l’on ne s’expose pas suffisamment à la lumière du jour. Il existe également chez chacun une horloge biologique (ou rythme circadien) qui ne fait pas 24 heures et qui diffère d’une personne à une autre. Les enfants ont une horloge circadienne qui tourne plus rapidement, ce qui en fait des lève-tôt, tandis que les adolescents ont l’horloge qui se décale, ce qui en fait des couche-tard/ lève-tard ; à la préménopause et à la ménopause, tous les cycles se dérèglent et la femme peut rencontrer de nombreux décalages, enfin, les séniors (qui n’ont pas besoin de moins de sommeil, c’est un mythe) se lèvent plus la nuit et ont tendance à se réveiller tôt.
Cependant, c’est bien évidemment l’hygiène de vie qui aide le plus à bien dormir, savoir gérer son stress, manger correctement, ne pas abuser des excitants et faire du sport régulièrement. Inversement, une mauvaise hygiène vie est la cause de troubles du sommeil. Il existe également des problèmes récurrents du type ronflement ou apnée du sommeil, ou encore la parasomnie (le somnambulisme éveillé ou non) ou enfin le bruxisme (grincer des dents), mais qui gêne surtout le partenaire. Ces dysfonctionnements cliniques doivent être traités médicalement à l’aide d’appareillages, après avoir fait des examens dans un hôpital approprié. Les origines peuvent être mécaniques et/ou génétiques et avec une bonne prise en charge, il est possible de retrouver un sommeil réparateur. La prise de certains médicaments peut aussi jouer sur le sommeil. Enfin, de mauvaises habitudes au moment du coucher ont une véritable influence sur notre nuit. «
Selon la médecine chinoise, l’organe du foie domine à trois heures du matin ; cela peut donc signifier que le foie ne traite pas correctement les déchets ou est perturbé par des calculs biliaires. Sur le plan émotionnel, le foie est associé à la colère, aux frustrations », précise l’aromathérapeute Maryline Hourlier. Cet organe régulateur est donc également à surveiller dans le cas de réveils récurrents à trois heures, le plus courant...
Le sommeil segmenté était bien notre mode de sommeil naturel.
Et si se réveiller la nuit était normal ?
Le professeur d’histoire américain Roger Ekirch a révolutionné notre idée de la nuit avec son ouvrage
La grande transformation du sommeil, étude extrêmement complète du sommeil et des habitudes nocturnes jusqu’au XIX
e siècle, où la révolution industrielle est venue tout bouleverser. On y apprend, notamment, qu’autrefois la nuit se découpait en deux. Les gens allaient se coucher tôt, souvent vers 21 heures, et commençaient une nuit d’environ cinq heures. Et puis au beau milieu de celle-ci, aux alentours de deux heures du matin, ils se relevaient ! C’était l’occasion de prendre un encas, parfois même de rendre visite aux voisins, de papoter en famille, de faire l’amour, de lire... bref, la nuit ne se faisait pas d’un trait. Les temps d’endormissement étaient donc nommés « premier et second sommeils ». «
Comment expliquer le mystère plus authentique du sommeil consolidé, tel que nous en faisons l’expérience aujourd’hui ? Car nous avons tout lieu de croire que le sommeil segmenté, que de nombreux animaux sauvages connaissent toujours, était bien avant l’époque moderne notre mode de sommeil naturel », explique Roger Ekirch. Les anciennes habitudes de sauvegarde des hommes devant surveiller les campements contre les animaux sauvages ont peut-être perduré jusqu’à ce que les éclairages modernes perturbent nos signaux endocriniens, qui déclinaient avec le jour... «
Les pressions de l’ère industrielle et l’arrivée de la lumière électrique ont changé tout cela : dormir en continu est devenu la nouvelle norme », commente le D
r Michael Mosley. Mais sont imprimées au fond de nous des centaines de milliers d’années où tout un chacun dormait en deux fois. Cela joue peut-être encore chez certains d’entre nous.
Le remède naturel n°1 : l’alimentation
Outre le fait que certains aliments comme la nourriture industrielle, ou les sucres blancs, les régimes trop carnés, les excitants (alcool, thé, café, drogues...) sont difficiles à éliminer, ce qui provoque de la tachycardie au coucher ou bien des digestions trop longues, ils appauvrissent le microbiote également à l’origine d’un bon sommeil. Selon le D
r Michael Mosley, les fibres et les protéines favorisent aussi un bon sommeil, ainsi que les poissons gras. (...)