Que répondre à un enfant qui confie « voir des morts » autour de lui ? Savoir accueillir l’extraordinaire sans juger, pour tenter de mieux répondre aux besoins des patients, c’est le chemin qu’a choisi une psychologue.
Au-delà
Lilli Caspar
Voici près de 20 ans que j’exerce comme psychologue et plus de 10 que j’enseigne comment établir un bilan clinique des troubles de l’enfant et de l’adolescent à des étudiants en psychologie. Je ne sais plus combien de jeunes patients j’ai reçus en consultation durant les premières années de ma carrière, des centaines au moins. Ai-je le souvenir d’avoir interprété à ce moment-là leurs témoignages comme contenant des perceptions extraordinaires ? Non. Pourtant, je me souviens que certains d’entre eux s’adressaient parfois curieusement à des personnages imaginaires, ou qu’ils semblaient suivre des yeux, dans la pièce où nous nous trouvions, une scène que je ne voyais pas. Ayant une bonne connaissance de la psychopathologie, telle qu’on me l’avait enseignée, je classais alors ces comportements dans la case « hallucinations » avec trouble majeur de la personnalité. Et quelles qu’aient été les explications que ces enfants me donnaient sur leurs comportements ou visions à ce moment précis, je les analysais par le prisme de la pathologie.
Toutes les formations médicales et paramédicales de notre société occidentale s’effectuent par une reconnaissance et une classification de la déficience, cette déficience étant définie en fonction d’une norme, d’une moyenne. Ainsi, même le fait d’être surdoué est, par exemple, souvent considéré comme un handicap, puisque cela ne s’inscrit pas dans la norme. Cette année, nous avons d’ailleurs atteint un certain paroxysme en la matière avec la sortie du DSM 5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), énumérant une liste de troubles s’élargissant pratiquement à chacun de nos comportements.
Tout ce qui est hors normes est donc déficience, et tout ce qui est déficience doit être corrigé par un traitement, médicamenteux ou psychothérapique. Cette position tranchée représente évidemment un confort pour tous les soignants, puisqu’elle laisse peu de place aux doutes et à la remise en question des pratiques. Ainsi le praticien, quel qu’il soit, détient un savoir inébranlable face au patient qui ne sait rien, ce qui le place dans une position de toute-puissance. Et comme tout soignant ayant reçu une solide formation et comptant bien s’en servir, je plaçais mes petits patients dans la bonne case avec le sentiment du devoir accompli.
Mais les années ont passé, mon esprit s’est ouvert au travers de mes expériences de vie, de mes lectures, de rencontres diverses. Plus j’avançais dans ma pratique, plus cette classification pathologique me paraissait certes intéressante en tant que repère, mais largement insuffisante, quel que soit le trouble évoqué. D’ailleurs, la classification des troubles mentaux telle qu’elle est définie à ce jour est non seulement extrêmement récente (un petit siècle), mais n’est valable que dans notre société occidentale. En
Afrique par exemple, la schizophrénie n’est pas toujours perçue comme une maladie, mais comme une sorte d’envoûtement, et les traitements envisagés versent plus dans l’ésotérisme que dans la chimie. Alors, pourquoi détiendrions-nous la vérité ? ...
Psychologue et enseignante à l'EPP (Faculté catholique de Paris), Sabrina Philippe travaille depuis des années dans le domaine du couple et de l'amour. Chroniqueuse pendant quatre ans dans l'émission de Jean-Luc Delarue "Toute une histoire" sur France 2, elle collabore désormais avec divers magazine et anime régulièrement des émissions sur Europe 1. ...
À
retrouver
dans
Inexploré n°21
Nos pouvoirs de guérison
Notre corps est-il fait pour s'autoguérir ? Notre esprit peut-il l'aider ? Aujourd'hui, les nouvelles sciences de la santé mettent en lumière une révolution médicale : des champs énergétiques, qui nous composent et nous entourent, seraient en interaction permanente avec notre conscience. Les comprendre et les contrôler nous permettrait de révéler ce que des années de spiritualité nous ont enseigné : prendre soin de son âme, c'est offrir à son corps le meilleur des remèdes, et vice versa. Comment la médecine est arrivée à ces perspectives ? Enquête sur une révolution.
Fondations de toute civilisation, les mythes sont constitutifs de nos histoires, de nos peurs, de nos failles répétitives, mais aussi de nos espoirs. Ils furent, en tout temps, de vraies lanternes sur nos chemins collectifs. Aujourd’hui, ils seraient plus que ...
Cette pratique millénaire, empruntée à la sagesse du vivant, pourrait bien représenter une piste de résolution pour un mieux-être incluant la notion du bien-vivre ensemble.
Christophe André exerce comme médecin psychiatre dans le service hospitalo-universitaire de l’hôpital Sainte-Anne à Paris au sein d’une Unité de Psychothérapie Comportementale et Cognitive. Pour Inexploré, il parle de sa perception des expériences extraordinaires et de la « folie ».
18 février 2018
Christophe André - « La folie, c’est d’abord de la souffrance »
Montrer et dire au monde que j’existe. Les réseaux sociaux offrent un miroir aux vanités, une scène aux illusions et une vitrine à l’ego. Mais pour autant entravent-ils et pervertissent-ils notre cheminement spirituel ?
Une foule d’études scientifiques montre que les substances psychédéliques recèlent un potentiel de guérison inexploité sur des pathologies comme la dépression, l’anxiété, l’addiction ou le stress post-traumatique. Comment comprendre cette efficacité ? En faisant un détour par le caractère profondément ...
Certains « chamanes » occidentaux se sont formés à l’étranger auprès de praticiens traditionnels. Pour quels besoins et quels sont les risques ? Existe-t-il un chamanisme
universel ? Que dire d’un tel chemin en devenir ?
Comment sauvegarder le contact physique suite à la crise sanitaire nous enjoignant de respecter la distanciation ? De l’importance de ne pas négliger le toucher, le premier sens que nous développons.
Les bébés ont une vie intérieure d’une richesse insoupçonnée. Qu’ont-ils à nous dire ? Que veulent-ils exprimer ?
La Communication Connectée permet d’écouter la sagesse de nos bébés avant qu’ils n’aient appris à parler. Extrait de cet ouvrage inspirant, drôle ...
L’INREES utilise des cookies nécessaires au bon fonctionnement
technique du site internet. Ces cookies sont indispensables pour
permettre la connexion à votre compte, optimiser votre navigation et
sécuriser les processus de commande. L’INREES n’utilise pas de
cookies paramétrables. En cliquant sur ‘accepter’ vous acceptez ces
cookies strictement nécessaires à une expérience de navigation sur
notre site.
[En savoir plus][Accepter][Refuser]