Depuis quelques années,
le monde de l’ésotérisme, en parallèle
du développement personnel,
connaît un véritable essor. De la
mode des sorcières modernes qui
vantent les vertus de purifications
diverses et autres philtres connectés
à la pleine lune, en passant par les
médiums et les énergéticiens qui
lisent vos chakras ou parlent avec
vos défunts, tout le monde se met
à la sauce de l’invisible. Sauf qu’en
réalité, c’est bien plus complexe que
cela.
En dehors du fait que ce qui
est vanté peut ne pas être efficace,
ou pire, vider votre porte-monnaie,
les « mondes subtils » présentent
de véritables dangers dont nous
sommes insuffisamment avertis.
«
Dans la vie, est-ce que vous ouvrez
la porte de votre maison à n’importe
qui ? Est-ce que vous laissez entrer
facilement un inconnu chez vous ?
Eh bien, en ce qui concerne le monde
de l’invisible, c’est pareil », prévient
Vincent Lauvergne, alchimiste et
formateur. Il convient d’être prudent
et de bien s’informer avant
d’ouvrir notre aura, nos lieux, nos
champs subtils à tout type d’énergie
inconnue.
Ainsi, naviguer au
contact de certaines zones vibratoires
ou appeler des énergies négatives
sans le vouloir peut s’avérer
très dangereux et il est préférable
d’être informé des risques et de bien
comprendre la part de fantasmes
sous-jacente qui peut se révéler.
Permettre des
connexions négatives
Il est évidemment des pratiques qui
sont d’emblée dangereuses et auxquelles
il ne faut pas s’adonner du
tout, selon les spécialistes. Il s’agit
de l’écriture automatique et du ouija.
«
D’un point de vue énergétique,
cela consiste à ouvrir son aura pour
laisser entrer n’importe qui. Quand
on fait de l’écriture automatique,
cela touche notre intimité, c’est de
l’invocation d’entités. Le ouija, c’est pareil, il n’y a aucune protection et
on va invoquer une entité qui va
faire bouger la planche, car elle ne
bouge pas toute seule. On va laisser
quelque chose, dont on ne sait absolument
rien, prendre possession d’une
partie de notre corps. Et l’entité ayant
accès à notre inconscient peut nous
raconter absolument n’importe quoi,
peut nous convaincre qu’elle est notre
grand-père décédé ou autre, alors
que c’est faux », s’insurge Vincent Lauvergne.
Quelles que soient
nos croyances, ces phénomènes
reposent sur une réalité énergétique.
Quelque chose se déplace.
Au mieux, tout est le fait de notre
inconscient, et dans ce cas, l’utilité
peut être remise en question,
au pire, il s’agit d’un phénomène
exogène, et dans ce cas, il présente
potentiellement de grands risques.
Le premier étant de se faire berner :
«
Il est possible de réellement rentrer
en contact avec un monde invisible.
Mais ce dernier n’est pas spécialement sympathique. Au contraire, il cherche
ce que j’appelle des portes “infradimensionnelles”
qui vont laisser passer
des esprits pouvant avoir l’air gentils.
Mais la plupart sont surtout des menteurs », explique Dominique Mounié,
géopracticien. Les informations
ainsi obtenues n’ont aucune valeur
ou peuvent même être nuisibles,
portant atteinte à la santé mentale
de certains publics fragiles.
Enfin,
la capacité d’agglutination de ces
énergies noires est extrêmement
dommageable pour notre aura et
notre capital énergétique. «
En réalité,
ce sont souvent des entités de
bas astral qui sont là pour se nourrir
de notre énergie, en créant un climat
de confiance. Et puis, quand on n’est
plus assez fort pour les alimenter, elles
vont pousser à trouver des adeptes,
pour créer un égrégore. Ainsi, nombre
de petits groupes naissent autour de
médiums ou pseudo-médiums »,
déplore Vincent Lauvergne, également
spécialiste des égrégores.
Tout ceci se déployant avec facilité
aujourd’hui grâce à la puissance des
réseaux sociaux.
Dès que l’on agit contre
la volonté d’une personne,
on fait acte de “magie noire”.
Comprendre la magie
Lorsque l’on commence à s’intéresser
à la « magie », même si c’est avec
la meilleure intention du monde,
on risque de manipuler des forces
que l’on ne maîtrise pas. «
Il faut
bien comprendre que “les magiciens”,
ce sont des scientifiques qui cherchent
des réponses. On pourrait les rapprocher
assez facilement des physiciens
qui cherchent à percer les lois de la nature ; les magiciens, c’est exactement la
même chose, mais avec d’autres outils
et avec la présence d’un aspect spirituel
dans le cheminement », rappelle
Vincent Lauvergne.
L’expérience de
la magie est donc à la fois un phénomène
très complexe et un véritable enseignement, mais aussi un sujet
extrêmement sensible. «
Dès que
l’on agit contre la volonté d’une personne,
on fait acte de “magie noire” »,
explique Vincent Lauvergne. Notre
intention peut même aller accidentellement
à l’encontre de ce que
nous souhaitons, et ce mal peut
nous retomber dessus des années
après. Ainsi, nous créons involontairement
des « larves », «
résultat
de pensées récurrentes qui utilisent de
l’énergie pour exister, le cerveau étant
un système chimico-électrique mobilisant
de l’énergie, en consommant et
en produisant. Si la pensée est fugace,
l’énergie produite est immédiatement
dissoute. Si la pensée est assez forte et
dirigée vers un objectif, cette énergie
chargée de la pensée peut perdurer et
suivre une route définie en passant par
l’astral », nous raconte Marie-Véronique
Lechêne, parapsychologue,
dans son livre
Entités : diagnostic et
rituels de bannissement (éd. Trajectoire).
C’est le principe des égrégores,
et la manière dont fonctionne
ce que nous appelons vulgairement
la pensée magique ou la loi de
l’attraction. C’est ce qui peut aussi
nous attirer des ennuis, pour peu
que nous nourrissions les mauvaises
graines énergétiques. Ces égrégores
se promènent ensuite dans la nature
et peuvent avoir des retombées.
Le « nettoyage » présente
également des risques
Sont également à la mode tous les
types de stages conseillant de nettoyer
ses espaces, soi-même, les
autres ou des objets, et tout ce qui
serait susceptible de stocker des
énergies négatives. Bien entendu, se
livrer à des rituels sans bien les maîtriser
ou tenter d’entrer en contact
avec des entités peut affecter notre
énergie, mais aussi le périmètre d’action.
Et les murs peuvent conserver
longtemps des mémoires sombres.
Autrefois, les anciens faisaient davantage
attention aux espaces avant
de construire quoi que ce soit.
Dominique
Mounié, qui a fondé la
Géopractie, une technique permettant
de remettre aux normes le réseau
géomagnétique, raconte qu’au
bout de quelques années de « remise
aux normes », par ignorance de l’importance
de se protéger, il est tombé
gravement malade. «
J’exerce mon
métier depuis 28 ans. J’ai fait des centaines
et des centaines de bâtiments.
Je fais du délestage, ce qui consiste à
remettre dans leur bon sens les lignes
géomagnétiques correspondant sud-nord
et est-ouest. Je cherche des croisements
géomagnétiques et, en mettant
du cuivre à certains endroits très précis,
sur 47 centimètres carrés, la ligne va
s’inverser d’un coup. À force, j’ai reçu
des charges, et les médecins m’ont trouvé
trois cancers et ont pensé que j’avais
travaillé dans une centrale nucléaire »,
raconte le géopraticien. Aujourd’hui
rétabli, mais avec des séquelles, il ne
tarit pas de mises en garde contre
tous ceux qui veulent s’improviser
« nettoyeurs » en tout genre.
Se protéger et s’informer
en toute humilité
Au-delà des nombreuses anecdotes
sordides que nos témoins sont prêts
à raconter à propos de personnes se
laissant influencer par des « entités »
capables, dans le pire des cas, de les
mener au suicide, la prudence est
de mise pour tout un chacun, car
il est vrai que cet univers mystérieux,
à la lisière de la matière et du
subtil, est tentant. Le plus simple
est de se protéger et de très bien
s’informer au préalable. Prendre
conscience que tous ces phénomènes
restent extrêmement rares,
et que même les « médiums » ne
sont pas à l’abri d’être victimes de
leur imagination, d’entités du bas
astral ou encore de simple télépathie.
Là encore, le fantasme est le
plus à craindre, les mondes subtils
sont dangereux, mais les vrais praticiens
extrêmement peu nombreux.
Pour conclure, il existe de nombreuses
possibilités pour se protéger
si l’on souhaite vraiment exercer
quelques rituels, à commencer par
notre alignement. «
La meilleure des
protections, c’est déjà de travailler sur
son système énergétique en ayant une
pratique énergétique régulière. Il existe
des exercices sur la respiration, inspirés
de l’Orient, comme le pranayama
.
Pratiquez-les un peu tous les jours et
vous n’aurez pas besoin de vous protéger
autrement, puisque tout votre système
énergétique va être purifié. Il n'y a donc pas de raison que vous soyez attaqué
avec une aura qui vous protège
bien », conseille Vincent Lauvergne.
«
L’amour inconditionnel, quel qu’il
soit, et qui ne peut advenir que si l’on
a traversé le pardon, va permettre à
la nature de se dévoiler, dans la prière
sincère à haute voix. La magie est un
chemin difficile, un chemin spirituel
plein de désillusions et qui malmène
notre ego, mais qui mérite d’être parcouru
pour évoluer », ajoute Dominique
Mounié.
Alors non, chacun ne peut pas
s’improviser exorciste ou guérisseur,
même si tout le monde a accès à
ces énergies subtiles qui ne sont pas
sans danger. Il convient ainsi d’aller
chercher les vraies informations
auprès des bons enseignants, qui ne
sont pas forcément les plus actifs
sur Internet, avec beaucoup d’humilité
et d’amour, qui restent les
meilleures armes pour avancer sur
ce chemin étrange.
Alors non, chacun ne peut pas
s’improviser exorciste ou guérisseur,
même si tout le monde a accès à
ces énergies subtiles qui ne sont pas
sans danger.