Un petit virus d’à peine
100 nanomètres est apparu
et le monde entier est ébranlé,
telle la tour de Babel menaçant de
s’écrouler. Du haut de notre civilisation
mondialisée, n’aurions-nous
pas grand mérite à nous rappeler ce
mythe, dans lequel le puissant roi
conquérant Nimrod fut terrassé par
un moustique, alors même que tous
les peuples étaient unis par la même
langue, le même mode de pensée et
les mêmes ambitions démesurées ?
Comme le souligne le penseur soufi
Faouzi Skali, «
le monde ne sera pas
dépourvu à l’avenir de virus toujours
plus subtils, toujours plus malins qui
viendront nous rappeler que nous
faisons fausse route ». Alors, quelles
leçons en tirer ? Comment redresser
notre cap ?
Au beau milieu de
nos repères qui s’effondrent et des
multiples incertitudes qui planent,
tenter de donner du sens à ce que nous vivons ne s’avère pas chose
aisée. D’autant plus que l’inflammation
qui nous affecte n’est pas
seulement respiratoire, mais aussi
mentale et médiatique. Particuliers,
soignants, politiques, économistes,
scientifiques, philosophes et autres
s’emparent des réseaux sociaux et
défendent chacun leur point de
vue. Devant la pléthore d’hypothèses
et la pluralité des regards, il
semble impossible de déceler où est
« la » vérité.
Dans la croyance ancestrale
chinoise, les épidémies étaient
bel et bien des signaux du Ciel.
Une origine incertaine
Pour certains, le virus serait apparu
naturellement, en passant de
la chauve-souris à l’homme par
l’intermédiaire du pangolin. Pour
d’autres, il se serait échappé accidentellement
du Wuhan Institute
of Virology, laboratoire réputé pour
ses recherches sur les coronavirus et
dont les mesures de sécurité défaillantes
auraient déjà alerté Washington
il y a deux ans. Enfin, quelques
voix comme celle du P
r Montagnier
proclament qu’il aurait été fabriqué
par l’homme par insertion dans le
génome. «
Pour recréer un virus aussi
grand, il faudrait des connaissances
techniques que peu de labos dans le
monde possèdent », conteste Étienne
Simon-Lorière, chercheur à l’Institut
Pasteur, dans une interview pour
Le Monde qui révèle que plusieurs
laboratoires travaillent quotidiennement
à modifier et recréer des
virus, manipulations qui ne sont pas
sans poser des questions d’éthique
et de risques. L’humanité égarée
dans de telles actions contre-nature
aurait-elle été punie par la Providence
– ou un coup du hasard – à
travers la pandémie actuelle ? Dans
la croyance ancestrale chinoise, les
épidémies étaient bel et bien des
signaux du Ciel envoyés à l’empereur pour lui signifier qu’il venait de
perdre son mandat céleste... Quoi
qu’il en soit, il semble que nous
soyons véritablement appelés à revoir
notre rapport de domination
envers la nature et notre illusion de
toute-puissance. Comment ne pas
établir un parallèle troublant entre
les incendies immenses qui ont décimé
avec une force et une ampleur
inédites les grandes forêts d’Amazonie,
d’Australie et d’Afrique centrale
ces deux dernières années et ce
virus qui vient toucher nos propres
poumons ? Le célèbre écrivain Michel
Odoul, fondateur de l’Institut
français de shiatsu, s’interroge
en ce sens : «
Y a-t-il quelque chose
d’extérieur à nous qui essaie de nous
envoyer un message ? Je n’en sais rien
et il nous faut rester humbles. Mais
nous ne pouvons nier qu’un ensemble
de manifestations cohérentes viennent
en résonance avec la manière dont
nous sommes en train de massacrer
le monde. » De son côté, Inger Andersen,
directrice du Programme
des Nations unies pour l’environnement,
nous alerte : «
L’épidémie de
COVID-19 est un coup de semonce.
L’humanité exerce trop de pressions sur
le monde naturel », en rappelant que
75 % de toutes les maladies infectieuses
émergentes proviennent de
la faune sauvage et que la destruction
des habitats naturels pousse les
animaux à vivre plus près de nous, augmentant donc les possibilités
de propagation d’agents pathogènes.
«
La séparation des politiques
sanitaire et environnementale est
une dangereuse illusion. Notre santé
dépend entièrement du climat et
des autres organismes avec lesquels
nous partageons la planète », précise
quant à lui Aaron Bernstein, du
Centre pour l'environnement de l'université Harvard. La chamane
Corine Mystery les rejoint :
«
Le coronavirus est la métaphore de
l’homme s’asphyxiant lui-même en
maltraitant la Terre qui le porte et
le nourrit. »
Une crise de
modèle social
Mais les écologistes ne sont pas
les seuls à chercher du sens dans
la crise actuelle et à y voir, outre la
nécessité d’une urgente remise en
question de nos modes de vie, les
signes avant-coureurs de l’effondrement
de notre modèle de société.
Le sociologue et philosophe
Edgar Morin évoque une « crise civilisationnelle
» qui nous pousse à
percevoir « l’intoxication consumériste
» de notre monde. Tête baissée,
entraînés dans notre rythme
effréné, nous n’avons rien vu venir.
Pourtant, Fabrice Pascaud, praticien
d’astrologie individuelle et
collective, nous rappelle que cette
crise était prévisible et que son prédécesseur, l’éminent astrologue
André Barbault, avait précisément
pronostiqué dans un article de juin
2011 une grave pandémie pour
2020, suivie d’un écroulement économique.
Notre humanité matérialiste
aurait-elle perdu sa capacité à
décrypter les signaux du Ciel ?
«
Le
cortège planétaire de taille constitué de
Saturne (l’ordre), Jupiter (le pouvoir)
et Pluton (la terreur), tous réunis dans
la fin du Capricorne (les structures),
nous invitait à prédire cette crise, précise
Fabrice Pascaud.
C’est comme
si ce sur quoi notre monde s’était édifié
arrivait à son terme. » Selon cet astrologue,
l’année 2020 tout entière
est concernée et le début du déconfinement
du mois de mai n’annonce
pas la fin de la tourmente.
L’entrée de Mars dans le signe du
Bélier fin juin va venir exercer une
forte tension sur le trio des planètes
logées en Capricorne, annonçant
un «
désordre incontrôlable, des forces
insurrectionnelles, une violence sans
retenue », en exergue durant la fin
de l’été et la rentrée 2020. À cela
viendra s’ajouter en 2021 le carré
entre Saturne en Verseau et Uranus
en Taureau, qui marque le déclin
du néolibéralisme. «
Cet aspect
de tension signe l’autoritarisme, la
politique du plus fort, mais aussi le
renforcement des technologies et la dématérialisation
de l’argent. Ce seront
les ultimes tentatives de ce système qui s’effondrera sur ses propres bases »,
ajoute l’astrologue.
L’épidémie de COVID-19
est un coup de semonce.
L’humanité exerce trop de
pressions sur le monde naturel.
La tentation
complotiste
La montée de politiques autoritaristes
est justement au cœur des
thèses complotistes et des nombreux
messages diffusés par les « lanceurs
d’alerte ». Selon certains d’entre
eux, une dérive liberticide serait à
craindre. «
On nous fait peur avec un
virus pour nous faire accepter ce qui
autrement serait inacceptable, à savoir
nous faire tous vacciner, pucer et
contrôler ! », proclame l’auteur belge
Jean-Jacques Crèvecœur. Ses accusations
pointent notamment du doigt
le projet « ID 2020 » pour le développement
de l’identité numérique
à l’échelle planétaire, regroupant
au sein de son conseil d’administration
des membres de Microsoft,
d’Amazon, des fondations Bill et
Melinda Gates et Rockefeller, ces
dernières comptant également
parmi les principaux financeurs de
l’OMS et des recherches pour un
vaccin anti-COVID 19. Recherche
vaccinale, contrôle de la population
par drones, chiens-robots et géolocalisation,
couplage de l’identité
numérique au statut virologique...
Y aurait-il là de sérieuses menaces
pour notre liberté et notre intégrité
?
D’après l’historien israélien
Yuval Harari, la crise que nous
traversons pourrait effectivement
constituer un point de basculement
vers la surveillance de masse, notamment
« sous-cutanée ». En ce
sens, elle représente un « test majeur
de citoyenneté », appelant chacun
à rester alerte. Le décryptage de
l’anthropologue Jean-Dominique
Michel est plus modéré, mais nous
met en garde lui aussi quant au «
dévoiement
des instances internationales
(notamment celles d’accréditation des
médicaments et des vaccins) qui devraient
être neutres et indépendantes
des jeux politiques et des pouvoirs
économiques ». Pour lui, «
cette crise
est un énorme révélateur de la toxicité
systémique d’une civilisation qui privilégie des intérêts privés plutôt que le
bien de la population ». Pourtant, si
l’on en croit les discours de Bill et
Melinda Gates, eux-mêmes, en offrant
250 millions de dollars pour
la recherche vaccinale anti-COVID,
se soucient du bien de l’humanité.
Quant au projet « ID 2020 », il se
dote lui aussi d’une vocation humanitaire,
prétendant répondre au
«
droit fondamental de tout être humain
à prouver qui il est »...
Le regard de chacun
Alors, qui croire ? À quelle hypothèse
adhérer ? Quelle posture
adopter ? Pour Franck Lopvet,
auteur et conférencier, «
on cherche
une voie qui dise la vérité, qui donne
du sens, mais la vérité n’existe pas, elle
est propre à chacun. La crise actuelle,
et le corona, apportent de l’eau au
moulin des complotistes, des anarchistes,
des scientistes, des pro-vaccins,
etc. Ils donnent matière à chacun
pour nourrir son point de vue et corroborer
ses croyances. Une belle occasion
nous est ici proposée : réaliser
que nous obtenons toujours la preuve
de nos croyances et que c’est notre état
d’être intérieur qui crée notre vie extérieure.
» Ses propos font écho à
ceux du physicien Philippe Guillemant,
à l’origine de la théorie de la
double causalité, qui déclarait tout
récemment : «
L’ancien futur essaie
de nous faire peur, car la peur est une
vibration émotionnelle qui nous ramène
vers lui, à l’opposé de la joie qui
nous amène vers un nouveau futur
profondément humain et solidaire.
N’oubliez jamais qu’au sein du multivers,
le futur que nous allons vivre
est adressé par nos pensées et transféré
par la vibration de nos émotions. »
Alors, comment infléchir au mieux
notre histoire commune ?
Philippe
Guillemant répond : «
Plus
nos vibrations sont élevées et subtiles,
plus l’adressage est puissant. Si vous
ne voulez pas du transhumanisme,
soyez lucides et sachez dire non, mais
sans vibrer ni la peur ni la violence.
Vibrez plutôt la joie et la puissance
de l’être souverain et confiant qui sait que ce futur ne passera pas
par lui. » Porter attention
à nos pensées et nos émotions
puissamment créatrices, n’est-ce
pas ce à quoi nous sommes invités
par l’expérience du confinement ?
Avons-nous su et saurons-nous
encore accomplir cet indispensable
« retour sur soi » ? «
Nous voilà assignés
à résidence, nous dit Fabrice
Pascaud,
dans la Maison IV astrologique,
le fond du ciel, la maison
maternelle, celle des racines profondes
de l’être. Là, loin des enjeux sociaux,
des honneurs, des apparences et de la
réussite, nous sommes renvoyés à nos
origines, à notre nuit intérieure, à
notre partie intime et sensible. » Et
c’est là selon lui, chacun chez soi,
chacun en soi, que l’on peut préparer
le renouveau. «
Car au milieu de
l’amas de configurations planétaires
lourdes, cassantes et étouffantes que
nous vivons actuellement, quelque
chose se trame en sourdine, explique-t-
il.
Il s’agit du cycle Jupiter-Neptune
dans leur signe de prédilection, les
Poissons, qui se formera précisément
en avril 2022 (la dernière fois où ce
cycle s’est formé dans ce signe remonte
à 1856) et qui peut faire germer tous
les possibles merveilleux dont l’humanité
est porteuse : le respect de la
nature, l’entraide, la spiritualité, etc.
Mais pour que cela s’incarne dans son
expression la plus haute, il faut que
nous soyons prêts intérieurement et
que nous créions, dès maintenant, en
nous, un socle sain pour accueillir ces
énergies subtiles. »
Le futur que nous allons vivre est
adressé par nos pensées
et transféré par la vibration
de nos émotions.
Besoin de respirer
Le passage de l’ancien au nouveau
monde ne se fera donc pas sans
une transformation intérieure, une
mutation des consciences.
Pour la médium Helena
Myrafiori, en s’attaquant aux voies
respiratoires, le coronavirus nous
parle de notre rapport au souffle
et donc à l’esprit. Michel Odoul
nous rappelle en effet que le poumon
est non seulement l’organe
qui nous permet de respirer mais
aussi, sur le plan psychoémotionnel,
celui qui parle de notre capacité
à nous laisser inspirer par le
ciel et le céleste.
«
C’est aussi l’organe
qui est porteur de la symbolique
spatiale et territoriale, de l’espace
de vie que l’on se donne et à partir
duquel nous pouvons nous protéger.
Si notre espace est obscurci par des
plaisirs superficiels et dissous dans
une mondialisation sans limites,
comment nous protéger ? La situation
actuelle nous appelle à bâtir un
territoire intérieur à partir duquel
reconstituer notre immunité, ériger
notre verticalité et retrouver notre
véritable liberté. Nelson Mandela
et Viktor Frankl ont vécu un confinement
abominable et ont pourtant
réussi à cultiver un espace intérieur
qui non seulement les a sauvés, mais
leur a permis de donner naissance à
une œuvre magnifique. » L’évêque
orthodoxe Mgr Martin
le rejoint : «
Les Temps sont là,
douloureux et bénis à la fois. Totalement
projetés dans l’extériorité, nous
avions perdu la trace du “couronnement”
intérieur pour lequel nous
avons été créés. La grâce du désert,
c’est l’expérience du manque qui
nous rend capables d’une rencontre
inouïe avec la vie-lumière essentielle,
la source divine. » Alors, le virus
couronné est-il là pour replacer
notre couronne sur notre tête ?