Ils nous saisissent la nuit et nous poursuivent encore la journée, les cauchemars
sont de puissants phénomènes aux origines.
Perceptions
GETTY IMAGES / VIZERSKAYA
« Fouler aux pieds le fantôme »
est l’étymologie du mot cauchemar,
un mélange de patois
nordique et de latin pour désigner
un combat mené avec rage
contre quelque chose d’insaisissable.
Physiologiquement, les cauchemars
se déroulent pendant la
phase du sommeil paradoxal, suite
au sommeil lent, et représentent le
dernier stade d’un cycle complet.
Faisant essentiellement sens pour
celui qui rêve, même si des scènes
réellement effrayantes peuvent
s’y dérouler, le cauchemar se caractérise
par l’effroi qu’il produit,
la réaction physique de peur manifestée
par de la tachycardie, de
la sueur, parfois la bouche desséchée
et surtout la trace qu’il laisse
après le réveil. En effet, l’angoisse
ressentie pendant le rêve perdure ensuite, parfois jusqu’à plusieurs
jours. Allumer la lumière, boire
un verre d’eau, attendre que son
rythme cardiaque se régule, ce
sont les réflexes les plus répandus
pour tenter ensuite de se rendormir.
Mais pourquoi faisons-nous
de tels rêves ? Qu’est-ce qui se
cache derrière ces scénarios plus
vrais que nature, qui nous épouvantent
même s’ils ne sont pas
réels ? Sont-ils comme les rêves,
des messages dont il faut tenir
compte ? Petite enquête au pays
des peurs nocturnes…
La psychanalyse
Tout comme les rêves, les cauchemars
sont des messages de notre
inconscient. C’est la psychanalyse
freudienne puis jungienne qui en
a le plus étudié le matériau.
Chez Freud, le rêve est l’expression de
pulsions de l’inconscient qui saisit
l’opportunité, car la censure
du moi est endormie. Normalement,
la pulsion refoulée – désir
intolérable pour le conscient –
est suffisamment déguisée pour
qu’on ne la reconnaisse pas, afin
de ne pas provoquer d’angoisse.
Un cauchemar serait donc un rêve
« manqué », comme un acte manqué,
dans le sens où la pulsion est
apparente. « L’intérêt d’analyser les
rêves c’est d’accepter l’énergie refoulée
qui une fois symbolisée peut s’écouler
sans provoquer d’angoisse », explique
Le Grand livre de l’inconscient
(éd. Eyrolles). Autrement dit,
l’étude – et non l’interprétation –
consiste à mettre du sens pour la
personne qui a fait le cauchemar. Il faut donc comprendre ses propres mécanismes
pour soulager
l’angoisse. Ainsi, les dictionnaires
d’interprétation des rêves
ne peuvent que donner des pistes
de réflexion, mais ne sont en aucun
cas efficaces en ce qui concerne la
particularité du sens pour la personne
concernée. Pour l’un, un
taureau pourra signifier la peur absolue,
tandis que pour l’autre, cela
sera lié à son enfance. Ce n’est pas
dans un livre que l’on peut trouver
une signification générale qui fonctionnerait
pour tous. Cependant,
Jung a mis en place la notion d’archétype,
qui nuance cet avis freudien.
Nous serions tous reliés, malgré
nos différences, par des mythes
et des traditions communs, faisant
référence dans notre inconscient
collectif. Ainsi, dans nos rêves et nos
cauchemars, ces archétypes peuvent
aussi apparaître et se faire le relais de
nos histoires personnelles. « C’est un
travail à deux avec le thérapeute qui
connaît les archétypes et propose des
interprétations, et le rêveur va reconnaître
ce qui lui parle et là le sens va
émerger, car c’est le vécu de la personne
qui peut faire le lien avec l’inconscient
collectif », conclut Chantal Motto,
psychothérapeute jungienne. (...)
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
À
retrouver
dans
Inexploré n°49
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