Coachs spirituels, nouveaux thérapeutes, sophrologues ou
énergéticiens, ces praticiens dont le nombre explose depuis quelques
années en France offrent leurs services sans toujours avoir reçu la
formation adéquate. Comment faire le tri dans ce foisonnement de
nouveaux gourous et quels sont les risques ?
Art de vivre
Getty/Dean Mitchell
Des guérisseurs traditionnels
aux thérapeutes de tout
poil en passant par toute une
nouvelle nomenclature de coachs
multigenre, aujourd’hui, un Français
sur deux a recours à des « accompagnants » de vie et autres
soignants, en parallèle des médecins
officiels. Mais qu’en est-il de
leur formation ? Qui valide leur
parcours ? Au bout de combien de
stages se mettent-ils à prendre en
charge une clientèle plus ou moins
regardante ?
Face à l’augmentation
frénétique de tous ces praticiens à
la petite semaine qui peuvent vider
votre porte-monnaie plus rapidement
qu’ils ne remplissent vos
réservoirs énergétiques, en toute
bonne foi pour certains, comment
s’assurer d’être entre de bonnes
mains ? Non seulement parce qu’il
est possible de se faire avoir par
quelqu’un sans vraie compétence,
mais aussi parce que livrer sa santé,
sa psyché, voire sa spiritualité sans
être certain de la qualité du thérapeute représente un vrai risque.
Le Dr Patrick Baudin, formateur
et thérapeute en respiration holotropique
depuis plus de trente ans,
s’inquiète : « Symptôme assez clair
d’une société qui ne va pas bien : aujourd’hui,
dans les milieux “alternatifs”,
il est de bon ton de se dire thérapeute,
ou d’annoncer fièrement qu’on
souhaite se former pour le devenir.
Tout le monde veut soigner tout le
monde – quand il ne prétend pas le
guérir ! – et parfois même malgré lui.
L’enthousiasme thérapeutique, tant
décrié dans le monde chamanique,
semble aujourd’hui à son comble. »
Ils sont nombreux, formateurs
et thérapeutes installés de longue
date, à témoigner d’élèves proposant
leurs services après de très
courtes formations individuelles et
n'ayant pas vocation à entraîner de futurs thérapeutes,
et ce, dans de nombreux domaines.
Alors, quels sont les principes fondamentaux
à rappeler et les mises
en garde à avoir en tête lorsqu’on désire consulter ?
Pourquoi cet essor ?
La première tentative d’explication
relève de l’observation du fait que
notre société occidentale semble
un peu en manque de repères,
notamment spirituels, mais aussi
de propositions de sens, en dehors
d’une quête matérielle effrénée. À la question d’une
augmentation du nombre de praticiens
dans tous les domaines du
mieux-être, Carole Moreau, astrologue
depuis 30 ans et forte de
20 ans d’expérience dans l’accompagnement,
répond de façon très
pratique : « Si ça pullule, c’est qu’en
face, il y a des gens qui ne vont pas
bien. Je pense que là, d’un point de
vue pragmatique, s’il y a de la demande,
cela amène à une réflexion
sur une maladie sociétale, peut-être
de notre société occidentale. »
De
l’autre côté, tout le monde cherche
à aller « mieux », à redonner du
sens à sa vie et à se débarrasser de
vieux schémas. D’où une surenchère
de pratiques alléchantes nous promettant toutes le graal de cette
meilleure version de nous-mêmes à
laquelle nous aspirons tant. « Et il y
a une différence entre le chemin que
l’on fait vers soi, notamment à la découverte
de ses dons, de ses talents, et
devenir thérapeute, ce qui demande
une vraie posture professionnelle. Il est
possible que les gens se mélangent un
peu les pinceaux entre le chemin où
ils découvrent quelque chose de puissant
à l’intérieur d’eux-mêmes, relié
à l’énergie-vie, en connexion avec
le monde de notre intuition, de nos
ressentis, et l’envie ensuite de partager
ces découvertes en devenant accompagnant », expose la thérapeute. Il
semble pourtant tomber un peu
sous le sens que l’expérience de vie
et la remise en cause manquent à
l’appel si l’on va trop vite en besogne.
« Accompagner les autres, cela
passe par un champ d’expériences de
vie que l’on a pris le temps de digérer.
Et l’on est toujours, d’ailleurs, dans
une perpétuelle remise en cause. On
parle de supervision chez les coachs,
par exemple, mais c’est vrai aussi chez
les thérapeutes. Cela nécessite d’avoir
nous-mêmes nettoyé un tant soit peu
notre histoire. Encore une fois, tout le
monde n’est pas fait pour accompagner
la personne. Cela nécessite une
qualité d’écoute bien particulière »,
poursuit Carole Moreau.
De l’importance
de la formation
Par principe, il est important de
rappeler que, pour être psychologue,
il faut un diplôme d’État qui
s’obtient après trois ans d’université.
Celui-ci est souvent agrémenté
d’une maîtrise, voire d’un doctorat.
Le thérapeute doit suivre de nombreux
stages avant de prendre en
charge la psychologie de quelqu’un
d’autre, sans compter qu’il doit
lui-même avoir effectué un travail
et être supervisé par un pair pendant
toute sa carrière. Bien sûr,
malgré tout cela, les diplômes ne
sont pas gage de qualité, notamment
en psychiatrie, qui requiert
encore plus d’études, où les praticiens sont souvent accusés d’être
expéditifs, et ne sont pas vraiment
supervisés. Mais appartenir à une
corporation encadrée, avec une
transmission reconnue, peut être
rassurant pour certains. Ainsi, les
traditions spirituelles se situent
aussi dans ces cadres corporatifs
permettant un contrôle de ce qui
est enseigné comme de ceux qui
enseignent. Aujourd’hui, la tentation
est justement de s’éloigner de
ces institutions qui proposent des
accompagnements jugés longs et
rébarbatifs, ou exigeant beaucoup
d’investissement pour peu de résultats
rapides et « magiques »
(ce qui semble être dans l’air du
temps).
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
À
retrouver
dans
Inexploré n°58
Énergie vitale
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Découvrez les réponses à la passionnante question de l’énergie vitale sous toutes ses formes dans ce numéro 58 d’Inexploré. Excellente lecture à vous !
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