Depuis les temps les plus anciens, les vertus médicinales des plantes exercent une véritable fascination, au point que celles-ci sont considérées comme des remèdes essentiels. Les grands noms de la mythologie et de l’alchimie ont par ailleurs souvent fait appel aux « simples », puisant dans la nature pour trouver des solutions à divers maux du corps et de l’esprit. Tant pour le chamane que pour l’alchimiste, l’utilisation des plantes va bien au-delà du simple traitement ; elles sont des alliées précieuses dans le monde vivant. Les rituels qui accompagnent la cueillette et la préparation des remèdes sont chargés de sens symbolique. Même à notre époque rationnelle, certaines personnes sont attirées par la redécouverte de ces traditions anciennes, ces pratiques et ces méthodes qui englobent ce que l’on appelle la magie verte. « Assez communément, la magie verte est supposée trouver ses fondements dans la nature, et plus particulièrement puiser sa force dans les végétaux. Guérisseuses, cultivatrices, empoisonneuses… les sorcières vertes ont des pratiques variées qui ont la particularité de s’appuyer sur le végétal », explique Gabrielle Lartigue, auteure du livre Le mythe de la main verte (éd. Danaé), le vert étant également associé à la croissance et à la guérison.

La magie verte comporte aussi la magie des éléments, dont celui de la terre. « La magie des plantes est fondée sur une perspective religieuse et spirituelle soutenant que les objets inanimés de la nature, tels que les arbres, les pierres, les rivières, les montagnes, etc., ont une âme ou un esprit. Ainsi, tout dans la nature est habité par une force spirituelle ou un esprit, et ces éléments de la nature peuvent interagir avec les êtres humains », explique Marc Neu, spécialiste de la magie. Ces esprits peuvent être perçus comme bienveillants ou malfaisants, et les pratiques magiques existent aussi dans le but de cultiver l’harmonie avec cet environnement. La magie verte, ou magie des plantes, peut même être vue comme une forme primitive de religiosité qui précède l’émergence de cultes plus élaborés, selon Marc Neu. Plus tard apparaîtront la spagyrie et l’alchimie végétale.

La Wicca, sagesse de la terre

La Wicca est une tradition moderne de sorcellerie qui trouve ses origines dans les anciennes pratiques païennes européennes, tout en incorporant des éléments ésotériques et des principes de spiritualité éclectiques. Elle est considérée comme une forme de magie blanche, c’est-à-dire une magie allant dans le sens du vivant, contrairement à la magie noire qui est plutôt mortifère. La magie verte est une partie de la magie blanche. L’écrivain américain Scott Cunningham (1956-1993), qui a contribué à populariser une vision moderne et accessible de la Wicca, inspirant de nombreux praticiens et aidant à élargir la compréhension et l’acceptation de cette tradition spirituelle, explique que « la magie joue un rôle particulier dans la Wicca. Elle nous permet d’améliorer nos vies et de redonner de l’énergie à notre planète ravagée. » La connexion intime à la nature, dans les pratiques magiques et spirituelles qui sont au cœur de la magie verte, a trait au respect et à la vénération de la Terre, considérée comme une entité vivante et sacrée. Les praticiens de la Wicca et de la magie verte cherchent à harmoniser leurs énergies avec celles de la nature, à travers des rituels, des sorts et des célébrations saisonnières. C’est l’un des buts primordiaux de la Wicca.

« La magie verte et la Wicca sont comme les feuilles d’un même arbre, connectées par les racines de la nature et nourries par les cycles de la vie », écrivait Scott Cunningham. Mais comment comprendre la magie naturelle et son fonctionnement ? (...)