En 1992, à l’aube de la cinquantaine, Neale Donald Walsch se sépare de sa femme, perd son emploi et sa maison. Pris de colère, il décide d’écrire une lettre à Dieu. À sa grande surprise, il semble qu’on lui souffle une réponse à l’oreille. Un incroyable dialogue s’amorce... Son best-seller « Conversations avec Dieu » sera le premier de plusieurs dizaines d’ouvrages porteurs de messages simples et inspirants. Entretien exclusif avec l’auteur avant sa venue en France le 20 juin, au Grand Rex !
Rencontrez l'auteur du best-seller « Conversations Avec Dieu » le 20 Juin 2019 au Grand Rex à Paris.
Vous avez conversé avec une entité que vous avez identifié comme étant Dieu à partir de 1992. Comment définiriez-vous ce « Dieu » ?
Je vais commencer par vous dire ce que Dieu n’est pas. En un seul mot : rien ! Il n’y a rien que cette force divine ne soit pas. Je dirai qu’elle est l’Essence, la Force première, l’Énergie pure qui est la vie elle-même. Elle se manifeste sous des formes aux déclinaisons infinies dans le cosmos, qu’elles soient visibles, ou invisibles.
D’après cette définition, nous serions donc le divin ?
Une partie du divin, tout comme une vague est une partie de l’océan. Personne ne suggérerait qu’un vague est l’océan tout entier, mais elle émerge de lui et s’exprime comme une partie singulière de l’océan. Et lorsqu’elle a pu complètement s’exprimer, la vague retourne à l’océan. Cela est vrai pour tout être sentient dans l’univers.
Plus de 20 ans ont passé depuis les premiers messages reçus. Rétrospectivement, quels ont été les plus importants ?
Le message le plus important que j’ai reçu lors des
Conversations avec Dieu, c’est que nous sommes Un. Il n’existe pas de séparation, et l’idée de séparation est une illusion. Cela ne veut pas dire que tout est identique, mais que tout est une partie de la seule Chose qu’il y ait. Tout comme les doigts font partie de la main, et la main fait partie du corps. Si l’humanité toute entière épousait cette idée, nous éliminerions tous les désastres et les défis crées par l’homme, auxquels il fait face aujourd’hui.
Le second message important que j’ai reçu, c’est que votre vie n’a rien à voir avec vous. Dieu m’a dit
« Neale, cette vie n’est pas à propos de toi, mais de toutes les personnes que tu toucheras… »
Enfin, le troisième message est qu’il y a assez de tout pour tout le monde. Nous devons simplement trouver un moyen de le partager de façon équitable. Nous avons tristement crée un système économique qui permet que 5% des personnes possèdent ou contrôlent 95% des richesses et des ressources du monde. Et nous pensons qu’il n’y a rien à faire pour pallier à cela, que les choses « sont ainsi ». Pourtant dans une société évoluée, cela ne pourrait jamais arriver.
La notion de spiritualité a été beaucoup malmenée, déformée. Comment nous y re-connecter de manière authentique ?
Nous pouvons nous reconnecter en étant des modèles, en incarnant ces prises de conscience que la spiritualité nous apporte. En étant des
« exemples vivants », pour ainsi dire, de ces principes supérieurs que sont la Vie, l’Amour, le Divin. Ceux qui choisissent ce chemin changent le monde. Si ne serait-ce que 50% des gens choisissaient ce chemin, la faim dans le monde, la souffrance, le manque, la douleur, la misère disparaîtraient. Et nous pourrions en faire une réalité pratiquement du jour au lendemain.
Il semble que la peur nous empêche de cheminer vers cette réalité. Comment nous en affranchir ?
Nous pouvons le faire en découvrant qui nous sommes vraiment. Le président Américain Franklin Roosevelt l’a bien exprimé, en disant :
« La seule chose que nous ayons à craindre est la crainte elle-même. » Le mot Fear (« peur » en anglais) est en quatre lettres, et son acronyme est :
False Evidence Appearing Real (trad.
De fausses preuves qui apparaissent comme réelles). Pour nous libérer de la peur, il nous faut accueillir notre nature réelle. Chaque être humain doit maintenant faire un choix et se demander : qui sommes nous réellement, sommes nous de simples mammifères, des entités physiques, ou est-il possible que nous soyons plus que cela ? Sommes nous des êtres spirituels entrain de vivre une expérience physique ? La question que l’on m’a posé dans
Conversations avec Dieu, et qu’on m’a invité à poser à l’humanité c’est : pensons-nous réellement tout savoir sur la vie et sur notre espèce, ou est-il envisageables que quelque chose nous ait échappé ? Comprendre ce qui nous a échappé changerait tout.
Le but de notre incarnation sur terre serait donc de répondre à cette question ?
D’après ce que j’en ai compris, l’objectif de notre incarnation sur terre est que chaque âme évolue vers des expériences et une façon d’être supérieurs, qui sont l’expression de sa nature réelle, à savoir, être une individuation du Divin. Ce Divin qui a choisi de faire l’expérience de lui même au travers de ses manifestations physiques. Chaque entité spirituelle a la possibilité de choisir de se manifester au travers de la matière dans ce processus.
Tout le monde peut-il se connecter directement au Divin comme vous l’avez fait ?
Tout le monde est directement connecté à la force divine. Les conversations avec Dieu font plus de 3000 pages. Mais dès la page 5, il nous est dit que Dieu parle à tout le monde, tout le temps. La question n’est donc pas
« à qui s’adresse-t-il ? », mais plutôt
« qui écoute ? ». Ce n’est pas une question de chance, car tout le monde est connecté à Dieu, étant donné que nous sommes tous une facettes du Divin, tout comme toute vague est une facette de l’océan. Si une vague émerge de l’océan, nous ne dirons pas qu’elle est privilégiée de faire partie de l’océan, car nous savons que tout l’océan en fait partie. Comment alors pouvons nous expérimenter cette connexion collective au Divin ? La réponse est qu’il faut commencer par arrêter de nier cette connexion, et que chacun est une expression singulière du divin. Ensuite, lorsque nous nous ouvrons à notre nature réelle, nous pouvons faire appel à divers outils, tels la méditation, la prière, l’écriture, danser comme le font les soufis, la marche silencieuse… Il n’y a pas de réponse unique, chacun a sa manière propre de se connecter à une sagesse, une clarté, et une compréhension divine des choses, présentes en chacun.
Vous continuez tous les matin à échanger avec Dieu. Quelle est le dernier message d’importance que vous avez reçu ?
Il est que la plupart des gens n’ont pas compris quel est le problème majeur aujourd’hui. Nous en voyons les conséquences, mais nous ne savons pas ce qui a crée le problème. La conséquence de ce problème est l’aliénation, qui s’exprime à un degré sans précédent. Je n’ai jamais vu des personnes de partis politiques divergents, de races, de nationalités, de cultures ou de croyances différentes s’opposant les unes aux autres à ce point. Nous n’avons pas évolué, nous avons
« dévolué » vers une forme de civilisation ou nous sommes
« les uns contre les autres ». C’est la conséquence du plus grand défi auquel le monde fait face aujourd’hui. Ce qui crée cette aliénation, c’est de persister à croire que nous sommes séparés les uns des autres, et de la vie.
Nous observons la vie et nous comportons comme si nous n’avions rien à voir avec elle. Nous pensons que nous ne pouvons pas créer la vie que nous voulons. Alors nous ne faisons rien contre le fait que 653 enfants meurent toutes les heures de malnutrition, qu’1,5 milliards d’êtres humains ne bénéficient pas d’eau potable à cet instant. Nous ne faisons rien contre le fait qu’1,7 milliards d’hommes en 2019 n’ont pas accès à l’électricité. Et nous nous qualifions d’
« évolués » parce que nous refusons d’abandonner cette idée que nous serions séparés les uns des autres. Nous nous disons
« ce n’est pas mon problème », et res-tons les uns contre les autres. Et quand ceux qui manquent approchent ceux qui ont, on leur demande de partir en nous écriant
« ce sont des migrants, ils n’ont pas le droit d’être dans notre pays »… Pour moi, ce sont les signes d’une civilisation primitive.
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