Parmi les nombreux cultes à mystères qui se sont propagés en Méditerranée avant
l’avènement du christianisme, l’un des plus connus, celui de la ville d’Éleusis,
nous intrigue encore aujourd’hui.
Lieux mystérieux
Alamy/Westend61
Les cultes à mystères
ont baigné le bassin
méditerranéen pendant
des siècles, avant
que le christianisme
ne s’impose majoritairement
vers l’an 400. Leurs origines
sont variées, et difficiles à dater précisément,
car l’écriture n’était pas répandue
de manière uniforme. Cependant, ils présentaient
de nombreux points communs,
comme la vénération de dieux multiples,
un clergé dédié, des initiations secrètes et
de longs rituels ayant pour but de transformer
les pratiquants et leur apporter
l’immortalité de l’âme. En effet, inspirés
par les demi-dieux Héraclès et Dionysos
qui y étaient parvenus, les hommes
avaient pour objectif de rejoindre le
monde des dieux à leur mort. Parmi les
cultes à mystères, le plus connu est celui
ayant pris place en la ville d’Éleusis, non
loin d’Athènes qui était alors un centre
politique et culturel primordial.
Le culte d’Éleusis était voué à Déméter,
la déesse de la terre et des moissons, sa
fille Perséphone et Hadès, le gardien des
enfers. Le mythe fondateur raconte que
lors d’une promenade, Coré – la fille
de Déméter qui deviendra plus tard Perséphone – est enlevée par Hadès qui
l’emmène dans son royaume des enfers.
Ne trouvant plus sa fille, Déméter se déguise
en vieille femme et parcourt le
monde à sa recherche. Elle sera accueillie
par le roi et la reine d’Éleusis, dont elle
rendra le fils immortel. Vénérée pour ce
cadeau, elle transmettra aussi des secrets
du culte qui lui sera ensuite dédié. Malgré
tout furieuse de ne pas trouver sa fille, Déméter refuse la fertilité de la terre, et
les hommes, affamés par la disette, supplient
les dieux d’intervenir. Ainsi, un accord
est passé avec Hadès pour qu’il permette
à Coré, devenue Perséphone son
épouse, de passer la moitié de l’année sur
terre et l’autre aux enfers (certains textes
évoquent cependant huit mois sur terre).
Les rituels connus du culte d’Éleusis
s’appellent les mystères : les « petits » se
déroulaient au printemps. « La première
phase comporte un sacrifice sanglant en
l’honneur des deux déesses, suivi par une
cérémonie de purification, qui a lieu dans
la rivière Ilisos, et les mystes, les candidats
à l’initiation des grands mystères qui auront
lieu plus tard, y étaient préparés »,
explique l’historien Jean-Michel Dufays.
Les « grands » mystères se situaient à l’automne
et comportaient deux voyages :
un aller d’Éleusis à Athènes, se finissant
par une cérémonie de purification dans
la mer. Puis un retour à Éleusis, composé
d’un grand cortège aux multiples participants : les autorités religieuses, les mystes
déjà initiés et ceux souhaitant l’être, mais
aussi la population qui ne pourra cependant
pas pénétrer dans le sanctuaire. Malgré
tout, les initiations étaient accessibles
à tout Grec, libre ou esclave, y compris
les femmes. Trois phases composaient
le rituel final des grands mystères, dirigées
par un hiérophante et sa parèdre, la
prêtresse de Déméter. Celle de l’absorption
du cycéon, un breuvage qui aurait
comporté de l’ergot de seigle, celle du jeu
des allégories et enfin celle de l’exposition
des hiera, les objets sacrés. À ce moment,
des secrets, des phrases rituelles, des mots
de passe étaient divulgués. De nombreux
auteurs grecs ont ensuite témoigné du
culte d’Éleusis, tels Sophocle, Aristote
ou Plutarque, qui a gardé la réputation
d’ouvrir les consciences…
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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