Par Denis Marquet
Denis Marquet innove avec ce livre, en proposant un genre nouveau : une fable contemporaine orchestrée autour d’une galerie de personnages, chacun emblématique des impasses humaines de notre société Babylone.
Une profonde connaissance psychologique et philosophique sous-tend tout le récit. L’écriture, jouant parfois avec une anticipation ironique ou un fantastique au ton très neuf, est toujours réaliste. Ainsi, le lecteur se reconnait sans peine dans ce quotidien si proche : miroir qui le fera rire, frémir ou pleurer ― et parfois les trois à la fois.
De très courts récits (parfois une seule phrase), dont il faut plusieurs lectures pour dévoiler la profondeur, alternent avec des histoires aux dimensions plus classiques. Le tout forme une symphonie se lisant d’une traite, qui nous entraine parfois de manière triste ou grinçante dans le plus sombre de l’humain, mais dont les derniers mouvements ouvrent une brèche vers la lumière. Le pire n’est pas sûr pour la Babylone moderne...
L’auteur nous avait habitués à des romans à succès et à des essais spirituels percutants ; il propose là une narration puissante où l’écriture romanesque se fonde sur une observation sociale et psychologique acérée. En filigrane peut se lire une quête métaphysique qui n’est tissée que de questions, ramenant le lecteur à son propre mystère. Un livre qui illustre à merveille la phrase de Kundera sur le roman : « un art né du rire de Dieu ».
Denis Marquet est philosophe, thérapeute et romancier. Il se partage entre l’écriture et l’accompagnement de personnes en quête d’accomplissement humain. Dans sa première vie, il a étudié à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, puis enseigné à l’université de Paris XII, à Sciences Po Paris et à l’École Supérieure de Commerce de Paris, tout en expérimentant psychanalyse et diverses écoles de psychothérapie. En 1997, mariant les pratiques thérapeutiques contemporaines et le questionnement existentiel d’inspiration socratique, il crée le premier cabinet de philosophe-thérapeute ; il écrit dès lors de nombreux articles pour Libération, Psychologies Magazine et Nouvelles Clés.