Les Auteurs
Nicole Jacques-Chaquin, Maxime Préaud
Par Nicole Jacques-Chaquin, Maxime Préaud
Sous le règne de Henri III, en un peu plus de trois mois, du 21 décembre 1582 au 30 mars 1583, se déroule dans le Sancerrois un procès en sorcellerie qui s'achève par la mort sur le bûcher de cinq des accusés, cinq hommes : Marin Semellé (repris après une double tentative d'évasion), Étienne Girault, dit Gotté, Joachin Girault, dit le Bossu de La Brosse, Jehan Tabourdet, dit des Berthilles, et Jehan Cahouet, les deux derniers ayant, sans succès, interjeté appel auprès du parlement de Paris. Sixième victime de ce procès, une vieille femme, Guillemette Piron, s'est, peu après le début de son interrogatoire, étranglée dans sa prison : son corps est traîné sur une claie et brûlé.
Apparaissent dans le procès du carroi de Marlou les principaux chefs d'accusation qui relèvent de la répression contre la sorcellerie démoniaque : méfaits divers, sorts jetés, et surtout rencontre avec le diable et participation au sabbat. Mais ce procès réunit aussi, à une affaire de sorcellerie démoniaque, un cas de possession : ce sont les accusations d'un enfant, Bernard Girault, qui se dit, ou qu'on diagnostique, possédé qui déclenchent le processus dont il restera le pivot. Habituellement, dans le ressort du parlement de Paris, les pièces des procès en sorcellerie n'étaient pas conservées. Ce document est donc, pour la compréhension du phénomène, un témoignage d'une telle importance que sa publication intégrale et critique était indispensable.
L'accès en est facilité par une chronologie, un lexique, des index et des cartes. En outre, il était intéressant de confronter différentes lectures et interprétations auxquelles ce texte complexe peut donner lieu : les articles qui l'accompagnent, sans prétendre en épuiser les richesses, ni en résoudre tous les mystères, visent à en éclairer des aspects variés, historiques, ethnologiques, juridiques, voire littéraires.