Par Corinne Van Loey
Dans une célèbre fable de La Fontaine, le chêne est le symbole de la force, le roseau celui de la souplesse. Mais le sens commun fait trop souvent l'amalgame entre souplesse et faiblesse. Pourtant, la vie nous conduit quotidiennement à un nécessaire lâcher-prise pour permettre notre adaptation au réel. Quand tout est en mouvement, quand tout change en permanence, que ce soit notre corps, nos pensées, nos souvenirs, nous devons faire preuve de souplesse.
Et dans ces conditions, la rigidité ne peut que nous conduire à l'immobilisme, à une résistance destructrice et à la mort. Le lâcher-prise passe par l'abandon du tout mental, pour laisser le corps et les émotions s'exprimer et donner toute leur puissance à ce «second cerveau» situé dans le ventre, que les Japonais nomment «Hara» et les Chinois «Dan Tian». Cette souplesse va permettre de retrouver le présent pour en jouir, de vivre l'instant, d'accepter le vide comme lieu d'accueil du «tout-possible» et non comme absence de matière et de repères.
La porte est ainsi ouverte à une reconquête de soi par la méditation et l'hypnose. Par cette pratique, il s'agit tout simplement d'être présent à soi et à son environnement. Dès lors, la souplesse devient l'expression d'une force dont nous disposons tous et qu'il nous suffit d'exercer.