Par Eva Illouz
Nous n'avons cessé de représenter les diverses manières que l'amour a de faire miraculeusement irruption dans nos vies. Pourtant, cette culture qui a tant à dire sur la naissance de l'amour est beaucoup moins prolixe lorsqu'il s'agit des moments, non moins mystérieux, où l'on évite de tomber amoureux, où l'on devient indifférent à celui ou celle qui nous tenait éveillé la nuit, où l'on cesse d'aimer.
Eva Illouz fait du "désamour" un problème sociologique de première importance et examine l'ensemble des façons qu'ont les relations d'avorter à peine commencées, de se dissoudre faute d'engagement, d'aboutir à une séparation ou un divorce, ce qu'elle désigne comme des "relations négatives". L'amour semble aujourd'hui marqué par la liberté de ne pas choisir, faisant du non-choix une nouvelle modalité de l'action. La sociologie, non moins que la psychologie, a beaucoup à dire sur le désarroi qui règne dans nos vies privées.
Biographie de l'auteur :
Eva Illouz est directrice d'études à l'EHESS à Paris et occupe la Chaire Rose Isaac de sociologie à l'Université hébraïque de Jérusalem. Elle est notamment l'auteure de Pourquoi l'amour fait mal et des Sentiments du capitalisme, publiés aux éditions du Seuil, et plus récemment de Happycratie.